urc mondor


Unité de Recherche Clinique Henri Mondor

DepVNS

Stimulation du nerf vague et dépression résistante : un essai médico-économique multicentrique, randomisé et ouvert

  • Quel est le but de cette recherche ?

Cette recherche porte sur la stimulation du nerf vague dans la dépression résistante.

Pour répondre à la question posée dans la recherche, il est prévu d’inclure 166 patients présentant une dépression uni ou bipolaire résistante - c’est à dire difficile à stabiliser avec un traitement médical - dans plusieurs établissements de soins répartis sur l’ensemble du territoire français.

DepVNS est un projet de recherche médico-économique. Ces projets consistent à hiérarchiser les différentes options envisageables pour la prise en charge d’une pathologie, en fonction de leur efficience et de leur coût pour le système de santé français, en vue d’une allocation optimale des ressources de l’Assurance Maladie. L’objectif de DepVNS est d’analyser le ratio coût-utilité de la stimulation du nerf vague associée au traitement médical optimal par rapport au traitement médical optimal seul.

  • En quoi consiste la recherche ?

La stimulation du nerf vague (VNS) est un traitement neurochirurgical fonctionnel qui a initialement été introduit pour traiter certaines épilepsies résistantes aux médicaments. La VNS consiste en une stimulation électrique intermittente du nerf vague gauche pendant une période courte (par exemple 30 secondes) suivie d’une période de repos (par exemple 5 minutes). La VNS a probablement un effet antidépresseur dans la dépression et la maladie bipolaire, même lorsque celles-ci sont résistantes aux traitements habituels. Il est possible que cet effet antidépresseur s’accompagne d’un effet plus général sur la stabilisation de l’humeur. Cet effet antidépresseur de la VNS reposerait sur la stimulation des neurones à noradrénaline et à sérotonine, et possiblement sur un effet anti-inflammatoire dans le cerveau. En 2012, plus de 100 000 patients avaient été traités par VNS dans le monde dont 4 100 pour dépression résistante.

Dans la recherche proposée, nous allons évaluer si l’efficacité de la stimulation du nerf vague associée à un traitement médical optimal est supérieure au traitement médical optimal seul. A la suite d’un tirage au sort, vous bénéficierez soit du traitement médical optimal uniquement (TMO), soit du traitement médical optimal associé à la stimulation du nerf vague via l’implantation d’un dispositif médical (VNS + TMO).

  • Quels sont les bénéfices liés à votre participation ?

Certains patients ne réagissent pas ou réagissent tardivement aux médicaments utilisés habituellement pour traiter la dépression. Des études scientifiques ont montré que la VNS procure une amélioration nette de l’humeur (plus de 50%) chez un patient sur trois présentant une dépression très résistante, ce qui est très supérieur à l’efficacité attendue en cas de nouvelle phase d’optimisation de votre traitement médicamenteux. L’effet antidépresseur de la VNS est lent à apparaître (6 mois à 1 an, avec une durée minimale de traitement de 2 ans) mais, lorsqu’il survient, il est très stable dans le temps ce qui permet notamment d’utiliser la VNS lorsqu’il n’est pas possible d’espacer suffisamment les séances d’électroconvulsivothérapie (ECT) sans perdre son effet thérapeutique.

  • Quels sont les risques et les contraintes prévisibles ajoutés par la recherche ?

Comme toute thérapeutique efficace, la VNS comporte des inconvénients. La pose d’un stimulateur est une chirurgie mineure qui ne nécessite qu’une hospitalisation courte. Néanmoins, comme tout geste chirurgical, celui-ci présente des risques liés en particulier à l’anesthésie générale (rares allergies à certains produits, complications cardio-respiratoires, voire décès), aux hémorragies et aux infections. La consultation pré-anesthésique a pour but de limiter les risques liés à l’anesthésie. Le principal problème en cas d’infection est la nécessité de retirer le stimulateur infecté.

Une fois le stimulateur posé par le neurochirurgien, et en l’absence de complication chirurgicale et anesthésique, le traitement sera débuté. Initialement, le stimulateur sera réglé pour stimuler le nerf vague pendant 30s à 30Hz et 250ms, puis il s’arrêtera pendant 5 min. Les effets secondaires de la VNS sont principalement dus à cette stimulation électrique : ils n’apparaissent qu’à partir d’un certain seuil de stimulation, et sont toujours réversibles lorsqu’on diminue le stimulateur. Il arrive parfois que pour obtenir un effet sur la dépression, il faille utiliser un réglage associé à des effets secondaires. Dans ce cas de figure, vous discuterez avec votre médecin afin de mettre en balance les avantages attendus et les inconvénients liés à la poursuite de ce réglage.

Les effets secondaires les plus fréquents sont :

  • Une difficulté à avaler lorsque la stimulation est active
  • Une sensation de crampe/douleur au niveau du cou
  • Une modification du timbre de la voix
  • Une sensation de gêne à l’inspiration lorsque la stimulation est active
  • Une stimulation douloureuse en raison d’un mauvais fonctionnement du stimulateur
  • Une aggravation de votre apnée obstructive du sommeil nécessitant d’ajuster votre C-PAP

Si vous êtùes tiré au sort dans le groupe traitement médical optimal associé à la stimulation du nerf vague (VNS + TMO) :

  • Conservez sur vous en permanence la carte « Porteur de matériel implanté » qui vous sera remise.
  • Ne manipulez pas le stimulateur, ni la sonde, à travers votre peau. Cela pourrait endommager ou déconnecter le dispositif.
  • Si vous subissez un traumatisme au niveau du dispositif, nous vous remercions d’en informer votre médecin.
  • Si vous devez réaliser une IRM, nous vous remercions d’informer le technicien effectuant l’examen de la présence du stimulateur. En cas de douleur, de gêne ou de sensation désagréable, prévenez le technicien.

Si vous acceptez de participer, vous devrez respecter les points suivants :

  • Conserver sur vous en permanence la carte patient DepVNS qui vous sera remise, indiquant que vous participez à cette recherche. Cette carte inclut le nom et le numéro de téléphone de votre médecin.
  • Venir aux rendez-vous. En cas d’impossibilité, nous vous remercions de contacter votre médecin le plus rapidement possible.
  • Compléter, tout au long de votre participation, le(s) carnet(s) patient qui vous sera(ont) remis.
  • Informer le médecin de la recherche, de l’utilisation de tout médicament ainsi que de tout événement survenant pendant la recherche (hospitalisation, grossesse, etc.).
  • Ne pas prendre part à un autre projet de recherche sans l’accord de votre médecin, ceci pour vous protéger de tout accident possible pouvant résulter par exemple d’incompatibilités possibles avec le dispositif de VNS ou d’autres dangers.
  • Etre affilié(e) à un régime de sécurité sociale ou être bénéficiaire d’un tel régime.

Aucune indemnisation n’est prévue en compensation de votre participation à la recherche DepVNS.

Toutefois, les patients inclus dans un centre ne disposant pas d’une équipe neurochirurgicale expérimentée dans la pose de VNS seront adressés pour leur chirurgie vers un autre centre DepVNS ayant les capacités chirurgicales nécessaires. Ces patients bénéficieront d’une prise en charge de leurs frais de transport et d’hôtel.

  • Quelles sont les éventuelles alternatives médicales ?

Si vous choisissez de ne pas participer à cette recherche, votre médecin vous proposera de suivre le traitement habituellement pratiqué dans le cadre de votre pathologie par l’établissement dans lequel vous êtes suivi. Cela n’affectera pas votre prise en charge.

  • Quelles sont les modalités de prise en charge médicale à la fin de votre participation ?

Vous pouvez à tout moment retirer votre consentement si vous le souhaitez. En cas d’arrêt prématuré de votre participation ou de la recherche, une visite finale vous sera proposée. L’arrêt de votre participation ne changera en rien votre prise en charge habituelle par rapport à votre maladie.

Votre médecin pourra décider à tout moment de l’arrêt de votre participation ; il vous en expliquera les raisons.

La stimulation du nerf vague pourra être interrompue de manière temporaire ou définitive avec ou sans retrait du matériel implanté. Si vous le souhaitez, vous pourrez malgré tout poursuivre votre participation à la recherche.

Information patients

  • Si vous participez, comment vont être traitées les données recueillies pour la recherche ?

Dans le cadre de la recherche à laquelle il vous est proposé de participer, un traitement de vos données personnelles va être mis en œuvre par l’AP-HP, promoteur de la recherche, et responsable de traitement, pour permettre d’en analyser les résultats.

Ce traitement est nécessaire à la réalisation de la recherche qui répond à la mission d'intérêt public dont est investie l’AP-HP en tant qu’établissement public de santé hospitalo-universitaire.

A cette fin, les données médicales vous concernant et les données relatives à vos habitudes de vie, seront transmises au Promoteur ou aux personnes ou partenaires agissant pour son compte, en France. Ces données seront identifiées par un numéro d’enregistrement. Ces données pourront également, dans des conditions assurant leur confidentialité, être transmises aux autorités de santé françaises.

Les données médicales vous concernant pouvant documenter un dossier auprès des autorités compétentes portant sur le dispositif médical évalué dans cette recherche, pourront être transmises à un industriel afin qu’un plus grand nombre de patients puissent bénéficier des résultats de la recherche. Cette transmission sera faite dans les conditions assurant leur confidentialité.

Vos données pourront être utilisées pour des recherches ultérieures ou des analyses complémentaires à la présente recherche en collaboration avec des partenaires privés ou publics, en France ou à l’étranger, dans des conditions assurant leur confidentialité et le même niveau de protection que la législation européenne.

Vous pouvez vous opposer à tout moment à l’utilisation ultérieure de vos données auprès du médecin qui vous suit dans le cadre de cette recherche.

Vos données ne seront conservées que pour une durée strictement nécessaire et proportionnée à la finalité de la recherche. Elles seront conservées dans les systèmes d’information du responsable de traitement jusqu’à deux ans après la dernière publication des résultats de la recherche. Vos données seront ensuite archivées selon la réglementation en vigueur.

Le fichier informatique utilisé pour cette recherche est mis en œuvre conformément à la règlementation française (loi « Informatique et Libertés » modifiée) et européenne (Règlement Général sur la Protection des Données – RGPD). Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, de limitation et d’opposition au traitement des données couvertes par le secret professionnel utilisées dans le cadre de cette recherche. Ces droits s’exercent auprès du médecin en charge de la recherche (identifié en première page du présent document) qui seul connaît votre identité.

Si vous décidez d’arrêter de participer à la recherche, les données recueillies précédemment à cet arrêt seront utilisées conformément à la réglementation, et exclusivement pour les objectifs de cette recherche. En effet, leur effacement serait susceptible de compromettre la validité des résultats de la recherche. Dans ce cas, vos données ne seront absolument pas utilisées ultérieurement ou pour une autre recherche.

En cas de difficultés dans l’exercice de vos droits, vous pouvez saisir le Délégué à la Protection des données de l’AP-HP à l’adresse suivante : protection.donnees.dsi@aphp.fr, qui pourra notamment vous expliquer les voies de recours dont vous disposez auprès de la CNIL. Vous pouvez également exercer votre droit à réclamation directement auprès de la CNIL (pour plus d’informations à ce sujet, rendez-vous sur le site www.cnil.fr).

  • Comment cette recherche est-elle encadrée ?

L’AP-HP a pris toutes les mesures pour mener cette recherche conformément aux dispositions du Code de la Santé Publique applicables aux recherches impliquant la personne humaine.

L’AP-HP a souscrit une assurance (n° d’adhésion 0100518814033 220056) garantissant sa responsabilité civile et celle de tout intervenant auprès de la compagnie HDI–GERLING par l’intermédiaire de BIOMEDICINSURE dont l’adresse est Parc d’Innovation Bretagne Sud C.P.142 56038 Vannes Cedex.

L’AP-HP a obtenu l’avis favorable du Comité de Protection des Personnes pour cette recherche Comité de protection des personnes Ouest III le 04/11/2022.

  • Quels sont vos droits ?

Votre participation à cette recherche est entièrement libre et volontaire. Votre décision n’entraînera aucun préjudice sur la qualité des soins et des traitements que vous êtes en droit d’attendre.

Avant d’accepter de participer à cette recherche, vous bénéficierez d’un examen médical adapté, dont les résultats vous seront communiqués.

Vous pourrez tout au long de la recherche demander des informations concernant votre santé ainsi que des explications sur le déroulement de la recherche au médecin qui vous suit.

Vous pouvez vous retirer à tout moment de la recherche sans justification, sans conséquence sur la suite de votre traitement ni la qualité des soins qui vous seront fournis et sans conséquence sur la relation avec votre médecin. A l’issue de ce retrait, vous pourrez être suivi par la même équipe médicale. Dans ce cas, les données collectées jusqu’au retrait seront utilisées pour l’analyse des résultats de la recherche.

Votre dossier médical restera confidentiel et ne pourra être consulté que sous la responsabilité du médecin s’occupant de votre traitement ainsi que par les autorités de santé et par des personnes dûment mandatées par l’AP-HP pour la recherche et soumises au secret professionnel.

A l’issue de la recherche et après analyse des données relatives à cette recherche, vous pourrez être informé(e) des résultats globaux en le demandant au médecin qui vous suit dans le cadre de cette recherche.

Vous pouvez également accéder directement ou par l’intermédiaire d’un médecin de votre choix à l’ensemble de vos données médicales en application des dispositions de l’article L 1111-7 du Code de la Santé Publique.